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4g& MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE. ,
car le peuple commencea à crier qu'on les coifFerôit de leurs tabourins, s'ils ne se taisoient. Et se commençant à esmouvoir, le colonnel d'Aubrai fist retirer Senault, qui conduisoit cest œuvre en sa maison, lui disant qu'il n'avoit que faire où il commandoit ; l'apela coquin et petit galant en presence du duc de Maiettne, auquel il denigroit dudit d'Aubray : si que le tout se passa à la fin en paroles, et fust la treufve publiée.
Le lundi st de ce mois, M. d'Aumale fust receu gouverneur de Picardie : dont M. de Longueville (0 fist plainte au Roy, lequel le trouva fort mauvais, voiant qu'au prejudice tle la treufve on vouloit enjamber sur l'Estat royal ; et toutefois le dissimula et le passa, craingnant que telles formalités n'empeschassent possible le bien qu'il se promettoit de l'entretennement et continuation de la treufve.
Le jeudi 5 de ce mois, M. «de Nevers arriva à Saint-Denis, où sur le soir il dit à un gentilhomme qu'il avoit surpris un paquet du légat escrivant à Sa Sainteté, où entre autres choses il lui mandoit que le duc de Guise l'avoit bien battu : mais que c'estoit tout au rebours, et que ce n'estoient que menteries et desguisemehs de tout leur fait, comme il esperoit le faire de brief voir et toucher à la main tant à Sa Sainteté qu'à tous les autres. ,,
Ce jour, j'eus nouvelles de la mort du banquier d'Elbene, un de mes amis, decedé à Melun le lundi 2 de ce mois.
Ce jour, un medecin nommé Thibaut, sortant de Paris pour aller à Saint-Denis, fust rencontré par M. de Villeroy, qui lui demanda en riant s'il n'avoit
(») M. ie Longueville : Henri d'Orléans, duc de Longueville.
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